Vainqueur de la Mini Transat 2015 après deux ans de remise à flot du Mini 6.50 n°800, fortement endommagé lors de l’édition précédente, et de préparation au gré des nombreuses courses du circuit de la Classe Mini, Fred Denis conserve une affection toute particulière pour la plus initiatique des transatlantiques. Alors que la 24e édition s’est élancée ce lundi, après 24 heures de report, il fait le point sur la flotte des 90 coureurs engagés.
« Ce qu’il faut savoir sur la Mini Transat, c’est que l’on décide d’une bonne partie de sa route avant le départ, car une fois en mer, les moyens de récupérer la météo sont très limités (bulletin quotidien transmis par radio BLU, ndlr). C’est une des spécificités de cette course : pas de GPS, pas de communication avec la terre. Une fois seuls en mer, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Je connais moins le plateau qu’avant car au fil des années ça bouge, ça évolue. Côté Proto, on a désormais beaucoup de foilers, pas mal de plans David Raison aussi, c’est presque une mini Série ! Ce sont des plans très polyvalents, bien typés pour une transat. Ils seront à suivre ! Celui de Marie Gendron aussi, elle a de l’expérience, elle peut faire quelque chose. Tout comme Julien Letissier, 2e au classement général provisoire.
Tout le monde va scruter le plan Manuard à foils de Caroline Boule,, Nicomatic, qui me semble être un bateau assez compliqué, je ne sais pas ce que ça va donner sur le long cours. C’est l’effet d’échelle sur un Mini : il faut pouvoir tenir le vol sur la longue durée, ce qui me semble être encore plus sollicitant qu’en IMOCA. Ce ne sera peut-être pas le bateau le plus performant pour la Transat, où il faut tenir dans le temps, savoir quand attaquer et quand se reposer. Il faut gérer le « body battery » autant que le bateau.
Pour cette édition, je mettrais plutôt une pièce sur Carlos Manera, sur son plan Manuard n°1081. Il est plus simple et il a bien performé sur les courses d’avant-saison. J’étais sur le plan d’eau au départ de la Pornichet Sélect, je l’ai vu au taquet, en tête. L’état d’esprit de son projet me plaît aussi, le fait qu’il a construit son bateau dans son garage. Le côté humain reste important pour moi, cet esprit Mini qui doit être préservé.
N’oublions pas non plus les bouts pointus ! Je regarderai Tartine, l’ancien bateau de mon ami Axel Trehin auquel le nouveau skipper a ajouté des foils. Il marche aussi très bien en archimédien, cela reste un client sur la Transat. Idem pour Jacques Delcroix, 5e au classement général avec le 753, qui fait toujours de superbes courses. Il navigue très bien le bateau est fiable… Ce sera difficile de viser la victoire, mais il peut très bien se placer.
En série, je les connais encore moins mais ceux qui ont performé cette année sont ceux qui ont le plus navigué ces derniers temps. On a encore du Pogo 3 et du plan Raison souvent aux avant-postes, et évidemment les Maxi 6.50. Quelques uns se sont montré particulièrement réguliers, Djemila Tassin par exemple, 2e au classement de l’année.
Dans tous les cas, ça va être disputé ! Cela éveille plein de bons souvenirs, je vais suivre ça avec attention ! »