Voilà plus d’un mois que Thomas Coville a quitté Brest pour disputer la toute première course autour du monde en Ultim, l’Arkea Ultim Challenge ! Pour toute l’équipe de Sodebo Ultim 3, et notamment pour Frédéric Denis qui poursuit son travail quotidien dans la cellule performance du skipper, une étape cruciale vient d’être franchie avec le passage, au 36ᵉ jour de course, du dernier des trois caps du parcours… le mythique cap Horn ! Un soulagement qui ne se sera pas fait sans difficultés, comme nous l’explique Frédéric Denis.
Après le passage du Cap Leeuwin en Australie, notre trimaran géant et son marin, alors en deuxième position, ont été contraints de faire escale. On avait en effet une accumulation de soucis techniques, notamment une voile d’avant, le J2, qui s’était déchirée, et le balcon avant qui s’était arraché, ce qui présentait un risque pour la sécurité à bord. Thomas ne pouvait malheureusement pas intervenir seul sur ces sujets, et l’option d’une escale à Hobart, en Tasmanie, s’est vite imposée.
Nous avons dépêché une équipe sur place, qui a pu rapidement réparer la voile et faire le tour du bateau pour s’assurer que tout était en ordre de marche avant d’attaquer le Pacifique. Malheureusement, faute de fenêtre météo favorable, il a fallu attendre 36 heures avant de pouvoir repartir, et c’était encore dans des conditions particulièrement engagées !
Un pit-stop qui n’aura pas coûté trop cher sportivement
Avant l’arrêt, Armel Le Cléac’h et son Maxi Banque Populaire XI étaient à 220 milles derrière Sodebo Ultim 3. Lui aussi a subi les conditions météorologiques très engagées, et a dû contourner la Nouvelle-Zélande par le Nord, ce qui nous a permis de limiter la casse malgré notre escale. Après le passage au sud de l’île kiwi, on se retrouve à environ 400 milles derrière, donc ce pit-stop ne nous aura pas coûté trop cher sportivement.
Une fois dans le Sud du Pacifique, Thomas s’est alors retrouvé dans beaucoup de vent et des conditions de mers fortes, ce qui rend la vie à bord particulièrement difficile mais qui lui permettent de tenir des moyennes au-dessus de 30 nœuds ! Ce qui est satisfaisant c’est que les performances du bateau étaient assez stables par rapport au Maxi Banque Populaire XI, qui était positionné plus au Sud.
Ensuite, en fin de semaine dernière, Thomas a piqué à son tour vers le Sud pour glisser sous le Cap Horn en longeant la côte Chilienne. Ça a donné un passage du fameux point de passage de nuit, dans des conditions assez instables au portant qui évoluaient entre 15 et 30 nœuds.
À présent, Sodebo Ultim 3 remonte vers le Nord, avec la Bretagne en ligne de mire ! Thomas se retrouve bien positionné par rapport à Armel Le Cléac’h qui est maintenant à environ 250 milles de distance, et donc toujours à portée de tir. La bataille pour la deuxième place va s’avérer intense et passionnante à suivre !
En tête de flotte, Charles Caudrelier et son Maxi Edmond de Rotschild continuent de faire cavalier seul. S’il a dû ralentir quelques jours à cause d’une grosse dépression qui lui bloquait la porte au passage du Cap Horn, il a quitté le grand Sud avec presque six jours d’avance, ce qui est très impressionnant. Désormais au près le long des côtes brésiliennes, il devrait rapidement toucher les alizés et continuer sa course exemplaire !