Nous sommes (déjà !) au 21ᵉ jour de l’Arkéa Ultim Challenge Brest, et le skipper de Sodebo Ultim 3, Thomas Coville, a franchi ce lundi matin à 1h36 heure française, le deuxième grand cap de la course : le Cap Leeuwin. La prochaine et dernière porte symbolique de ce parcours sera le mythique Cap Horn, distant d’encore 6 188 milles… autant dire qu’il peut se passer beaucoup de choses ! Frédéric Denis, toujours à la cellule routage du « Team Sodebo », nous raconte la traversée de l’Océan Indien de son Ultim !
Depuis le Cap de Bonne-Espérance, l’Océan Indien ne nous a pas laissé de répit !
Du fait de notre avarie de foil, Sodebo Ultim 3 s’est retrouvé coincé derrière un système météo. Thomas et son bateau ont donc commencé à buter sur un front qui n’avançait pas très vite, et même des zones sans vent juste après le passage de l’Afrique du Sud. Il fallait attendre que ce système accélère pour pouvoir avancer avec lui. Les routages rendaient la traversée possible, mais dans la réalité, cela impliquait beaucoup trop de changements de voiles ainsi qu’un empannage, des manœuvres possibles en équipage, mais inenvisageables en solitaire. Il faut constamment penser à préserver notre marin !
Après coup, Sodebo Ultim 3 s’est retrouvé dans des conditions très musclées : une mer très croisée du fait de ces deux zones de vent fort. Il a fallu avant tout gérer l’état de la mer pour faire avancer le bateau de la manière la plus sécurisante possible.
Arrivé aux deux tiers de l’Océan Indien, on a buté sur un deuxième front, qui a beaucoup ralenti le bateau. Thomas a profité de ce temps pour bricoler un maximum sur son Ultim, ce qui a permis de réparer notre descente de foils endommagée. Une superbe nouvelle, et une vraie performance technique et physique de notre skipper !
Les conditions sont ensuite restées très instables jusqu’au Cap Leeuwin, que Thomas a franchi ce lundi 29 janvier à 01h36 (heure française).
Arrivé à la moitié de la course, on peut dire que l’Océan Indien n’aura pas été de tout repos pour Sodebo ! Le bateau a perdu du terrain sur le Maxi Edmond de Rotschild qui a bénéficié de conditions un peu plus clémentes que nous. Quant au Maxi Banque Populaire XI et Armel Le Cléac’h, ils ont réussi, ces derniers jours, à grappiller quelques milles grâce à une route plus au Sud, à la limite de la zone des glaces.
En ce qui concerne la suite de l’aventure, on sait que le passage de la Nouvelle-Zélande sera compliqué au vu des conditions météo annoncées. Avec la cellule routage, on cherche actuellement le bon compromis entre performance et sécurité. Concernant le Maxi Edmond de Rotschild, son Pacifique ne sera pas si facile ! Deux options s’offriront à lui : faire du près au Sud près de la zone des glaces ou monter très au nord pour garder des vents portant au prix d’une route plus longue.
J’ai hâte de voir ce que la suite nous réserve !