Cela faisait plusieurs années que Fred Denis n’avait pas manqué une édition de la Rolex Fastnet Race ! Victorieux en 2019 aux côtés de Luke Berry en Class40, le navigateur n’a rien loupé de ce 50e anniversaire du plus mythique des rendez-vous anglais. Et à évidemment gardé un œil sur les différentes catégories qu’il a côtoyées par le passé.
« Tout d’abord un grand bravo à Luke, qui s’impose en Ocean Fifty au terme d’une intense bagarre. Avec Antoine, ils repassent devant dans les toutes dernières minutes avant l’arrivée, c’était incroyable. Ils ont bien géré leur course, le départ était assez Rock and Roll, d’autant plus en multicoque, mais ils sont partis bien sous-toilés, ce qui leur a permis de ne jamais se sentir en danger.
Bravo également à Charlie Dalin en IMOCA : première course, première victoire. Et à François Gabart et son équipage, qui ont réussi à bien se placer sur la sortie du Solen et qui réalise une très belle course. Ces Ultim sont toujours aussi impressionnants, j’ai beau naviguer régulièrement a bord de Sodebo, je reste toujours fasciné par les vitesses qu’ils arrivent à atteindre.
J’ai bien entendu suivi de près la flotte des Class40 que je rejoindrai bientôt. Je tire mon chapeau à Monsieur Le Draoulec à bord d’Everial. Ambrogio Beccaria réalise un très beau début de course et a mené une bonne partie du parcours, mais le Pogo S4 d’Erwan s’est montré particulièrement à l’aise dans le portant médium, voire léger, et instable, qu’ils ont rencontré après les Scilly. L’ensemble de la course a été passionnante, avec des conditions changeantes qui ouvraient constamment le jeu. Il y avait toujours moyen de se refaire, rien n’a jamais été joué, avec au final une très belle bataille et un groupe très compact, surtout après que ça se soit regroupé au Fastnet. Le vent a ensuite pas mal molli au retour en Manche et Everial a trouvé le bon mix entre vitesse et bon positionnement. Ils ont tres bien joué, ont toujours été à l’attaque. Ça a payé.
Je relève aussi la très belle course de William Mathelin-Moreaux et Pietro Luciani, qui se sont montrés moins suiveurs et ont fait leur route. C’est d’ailleurs ce positionnement qui a fait la différence, plus que leur vitesse. C’est très intéressant comme façon de naviguer, je pense qu’ils ont bien marqué les esprits.
Il y a eu plusieurs départs volés qui coûtent cher au classement final. La flotte est partie au moment de l’inversion du courant, ce qui a généré des effets importants, de plusieurs d’œufs, difficiles à anticiper. Deux heures de pénalité sur un parcours de cette taille, avec une flotte si groupée, ça fait mal…
Finalement, les conditions musclées du départ donnaient envie ! Ça avait l’air d’être un super entraînement pour la TJV : conditions qui peuvent être rencontrées fin octobre en Manche, super épreuve de préparation.
Ça fait longtemps que je n’avais pas fait de pause de Fastnet. Ça donnait plutôt envie, les conditions n’étaient pas faciles, mais c’est plutôt bien à cette époque de pouvoir aller chercher du vent fort et de la mer pas facile, c’est là qu’on apprend le plus. » Rendez-vous dans 2 ans !